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La peur, cette émotion que nous n’aimons pas, que nous souhaitons refouler, a-t-elle une utilité ?

Voyons d’abord quand elle apparaît, et son utilité ; puis, comment nous y réagissons ; et enfin, comment nous pouvons l’apprivoiser et vivre avec.

1) Depuis quand la peur ?

  • Souvenez-vous !

Lorsque vous étiez enfant des choses, des personnes, ou des situations vous effrayaient.

La sorcière de Blanche-Neige, le monstre sous le lit, le couloir dans le noir, un cauchemar récurrent ….

peur enfantine

Souvent, elles sont encore vivaces dans nos souvenirs.

Nous reconnaissons les signes de la peur aux tremblements, sueur, maux de ventre, gorge nouée, battements cardiaques accélérés, contractions musculaires, sensation de rétraction …

La peur vient nous prévenir d’un danger; physique ou psychologique.

C’est notre cerveau reptilien, archaïque, celui qui est responsable de notre survie, constamment en hypervigilance, qui met en branle tout un tas de mécanismes physiologiques. Un système hautement sophistiqué.

La première peur s’exprime à la naissance, lorsque nous quittons le doux cocon maternel. Nous naissons nus, faibles, dépendants ; vulnérables.Comment ne pas être terrifié ?

Enfant, nous n’avons aucune autonomie. Nous vivons alors la peur de l’abandon.

La sorcière de Blanche-Neige lui offre une pomme, mortelle. Le monstre sous le lit vient nous faire du mal. Dans le noir, il y a un danger potentiel, que nous ne voyons pas. Nous apprenons l’importance de conserver l’intégrité de notre corps.

Les peurs peuvent être transmises de génération en génération, telle que la peur du loup, danger réel dans les campagnes, en hiver ; la peur de l’eau si dans notre histoire familiale, il s’est produit une noyade…… Les exemples ne manquent pas.

  • Chaque âge, apporte son lot de peurs. Chaque nouvelle expérience peut nous effrayer : première rencontre, première rentrée d’école, premier examen, premier baiser…..

Lorsque nous devenons parent, nous réalisons combien la vie est précieuse et précaire. Nous tremblons pour la vie de notre enfant, de notre conjoint.

Chacun de nous, suivant son histoire, va fixer un certain nombre d’objets d’insécurité, de peur.

« Plus nous nous installons dans la vie, plus nous prenons conscience de tous les risques qu’il y a à vivre… « 

2) Comment y réagissons-nous ?

  • La peur nous met mal à l’aise, physiquement, psychologiquement : le cerveau reptilien nous envoie le signal qu’il y a danger et que nous devons réagir.

Les manifestations physiques telles que l’accélération du rythme cardiaque, de la respiration, sont des réactions physiologiques provoquées pour permettre de réagir ; soit par la fuite, soit par l’attaque, avec un afflux plus important d’oxygène pour fournir cet effort.

Le mental est bloqué pour ne pas raisonner et agir très rapidement ou pour nous mettre en état de sidération, de paralysie, ce qui a pu sauver la vie de nos ancêtres face à de gros animaux il y a très longtemps.

  • En situation de péril immédiat, elle agit comme un starter pour une réaction rapide.

Dans ce cas, nous agissons efficacement et cela nous permet de résoudre le problème. La Tension, la contraction se dissolvent ; nous passons en phase de récupération. La peur a rempli son rôle d’alerte.

  • La peur, souvent se manifeste par anticipation . Pour une situation à venir, que nous imaginons et que nous ne sommes pas sûrs de contrôler : un examen, un entretien d’embauche, la conduite automobile, une rencontre que nous appréhendons…
  • Spontanément, nous souhaitons éviter ces situations qui nous stressent et nous effraient.

Nous allons alors ériger des barrières mentales, utiliser des boucliers comme l’alcool, les médicaments, avoir des comportements d’évitement. Si la conduite automobile m’effraie, je vais organiser mes transports en bus, en train ; si me trouver au milieu d’une foule me fait peur, j’évite les grands rassemblements… .

Ces comportements d’évitement peuvent aller jusqu’à des états pathologiques comme les phobies qui perturbent complètement ma vie au quotidien.

La peur nous angoisse, nous stresse. Nous avons tendance à la refouler, à la repousser.

3) Comment vivre avec la peur ?

  • Pour Catherine Aimelet-Périssol(auteur de « comment apprivoiser son crocodile », chez Robert Laffont), psychothérapeute, docteur en médecine et disciple de Henri Laborit (biologiste spécialiste des comportements, notamment liés à la peur) nous devons lutter contre notre tendance naturelle à refouler nos peurs.

Accueillir toutes nos peurs, même gênantes ; pour ne pas se mentir à soi-même ; pour être en accord avec soi ; développer le courage et avancer dans la confiance.

  • A chaque nouveauté qui nous a pu nous faire peur, nous nous sommes confrontés. Et cela nous a permis d’apprendre de nouvelles choses, de développer de nouvelles compétences. Et ainsi, gagner en confiance. Petit à petit ; pas à pas. Par l’apprentissage. Accepter que nous ne savons pas ; mais que nous pouvons apprendre.
  • Lorsque nous avons peur pour un événement à venir, par anticipation, dans le futur, nous pouvons revenir au présent immédiat : là, tout de suite, est-ce que ça va ? Oui.

Alors, je respire tranquillement pour me calmer.

Et ensuite, je reconsidère l’événement qui me fait peur. Dans quelle proportion est-ce que ce que j’imagine a des chances de se produire, en pourcentage de probabilité ? Souvent, la réaction que j’anticipe ne se produit pas dans la réalité. Et j’ai stressé pour rien….Cela m’est arrivé souvent …

La peur est liée à une expérience vécue du passé et dont nous avons fait une généralisation : j’ai peur de parler en public. En fait, quel est le risque réel ; est-ce qu’il peut m’arriver quelque chose de grave dans cette situation?Non.

Alors, pourquoi cela résonne-t-il avec autant d‘intensité ? Quelle expérience ai-je vécu, interprétée, ressentie ?

En revenant sur l’expérience désagréable initiale, nous pouvons la revoir en changeant notre angle de vue ; comme si nous voyions la scène à travers un téléviseur, à distance.

Lorsque j’ai récité la leçon au tableau à l’école primaire, j’ai eu des hésitations et j’ai entendu des rires ; que j’ai pris pour moi et qui m’ont blessé. En fait, m’étaient-ils réellement destinés ? Si ça se trouve, ils riaient d’autre chose.

Et même s’ils étaient une réaction à mes hésitations, pourquoi cela m’a-t-il autant touché ? Regardez cet enfant de l’extérieur. A quelle injonction, fixée par un parent, éducateur, ou lui-même, répondait-il ? «  tu dois être le meilleur » L’éducation ne nous a-t-elle pas appris cela avec son système de notation ? A être en compétition, à se comparer ? Au lieu d’évaluer les compétences acquises, les progrès, d’encourager les capacités de chacun, différentes, pour les développer et en être fier. Cela existe dans d’autres systèmes éducatifs ; dans d’autres pays.

  • Quel est mon besoin derrière cette crainte ? Je souhaite être aimé. J’ai peur de perdre l’amour de mes parents, de mes proches, de mes amis.

Et comme l’humain a besoin de sécurité, de reconnaissance, d’appartenance à un groupe et de développer ses compétences pour être aligné avec ce qu’il est au fond de lui ( voir la pyramide des besoins de Maslow), il fera tout pour l’obtenir ; et ne pas se sentir malheureux.

  • Une peur peut en cacher une autre.

Selon Guy Corneau, psychanalyste, chaque peur, nous protège d’une autre, plus profonde. Lorsqu’il demanda à un patient que pouvait-il y avoir derrière sa peur obsédante de perdre ses cheveux, il réalisa qu’en fait il avait peur de ne pas être aimé ; et aussi de se retrouver seul.

  • Les 3 peurs primaires, celles que nous portons tous en nous en des proportions différentes, sont :

– la peur du rejet, de l’abandon qui pose la question de mon importance ; comment je suis accueilli(e).

– la peur de l’humiliation qui concerne ma compétence ; comment je me sens compétent(e) ou comment l’autre me sent compétente.

– la peur de ne pas être aimé(e).

  • Et, plus nous vieillissons, plus nous nous rapprochons des trois « impensables », la maladie, la vieillesse, la mort, contre lesquelles nous ne pouvons rien.

L’ultime peur en fait ; pour tout un chacun.

4) Pour résumer :

  1. Accepter nos peurs ; elles font partie de la vie.
  2. Les affronter au lieu de les fuir
  3. Ne pas se juger ; rester bienveillant avec soi-même
  4. Evaluer le risque réel, ou le besoin derrière cette peur
  5. Avancer pas à pas, pour prendre confiance. Par l’apprentissage de nouvelles compétences. Par la prise de conscience des croyances que nous avons adoptées et les modifier. La sophrologie, ou les bars d’accessTM peuvent vous y aider.

C’est ainsi que nous développons le courage, la confiance en soi, la connaissance de nos valeurs. Et avançons en confiance, libéré(e) de nos barrières, libéré(e) de nos peurs.

« Pour découvrir de nouvelles terres, il faut d’abord avoir le courage de s’éloigner du rivage »
ANDRE GIDE (1886-1951)

Vous pouvez également aller retrouver les articles du blog :

https://zenethappy.fr/2020/03/20/confinement-comment-je-reagis-face-a-une-situation-extra-ordinaire-et-3-exercices-pour-garder-confiance-et-evacuer-la-peur/

https://zenethappy.fr/2019/06/04/pour-deposer-vos-soucis-une-courte-histoire/

https://zenethappy.fr/2018/12/09/chasser-les-doutes-les-peurs-un-exercice-pratique/

Je vous souhaite une agréable découverte de vous-même, de vos capacités à dépasser vos peurs….

Sinon, voyons ensemble comment le faire : https://zenethappy.fr/contactez-moi/  ; avec bienveillance.