Je voudrai « lâcher prise »
C’est une demande que j’entends souvent au cabinet .
Lâcher-prise :
- avec mes pensées en boucle : J’ai oublié ceci. Je n’ai pas fait cela. Est-ce que j’ai pensé à …
- avec mes émotions désagréables: Je me sens pas bien. Je me sens fatiguée, épuisée. Je me sens nulle , transparente. Ca m’énerve..
- avec mes peurs : est-ce que j’ai bien fait ? Est-ce que c’est suffisant ? Et si….. ?
- avec mes blocages: J’aurai dû dire non. J’aurai dû dire ceci, faire cela….. Je n’y arriverai jamais. Il faut que tout soit parfait. Pourquoi je suis si sensible au jugement des autres ?
- avec mes douleurs : je suis tendue, contractée. Je me suis fait mal. Mes épaules, mon dos sont insupportablement douloureux et depuis si longtemps….
Alors comment stopper toutes ces sensations, toutes ces émotions désagréables ?
Lâcher-prise, c’est arrêter de vouloir tout contrôler; d’être en action permanente.
Alors oui, quand on est exigeante, perfectionniste, ou hyperactive , c’est difficile de concevoir de ralentir.
Ralentir
- pour faire une pause dans cette course effrénée qu’est votre quotidien
- pour reprendre son souffle
- pour prendre du recul
Attention, ce n’est pas « laisser tomber »; comme si on manquait de courage; non.
C’est accepter de se reposer.
Pour récupérer sa bonne forme physique, mentale et émotionnelle.
Si vous ne savez plus où vous en êtes, si tout est confus dans votre tête, vous en avez besoin.
Si votre corps se manifeste par des douleurs de plus en plus présentes, vous en avez besoin.
Pour être à nouveau efficace, opérationnelle; au mieux de vos capacités.
Prendre du recul pour prendre conscience de vos pensées, de vos blocages.
Qu’est-ce que je ressens ? Quelle est mon émotion ? Quel est le besoin derrière ?
Vous le savez, c’est mon credo :
- accepter ses émotions désagréables. Elles font partie de la vie; avec des hauts et des bas. Vous avez le droit de ne pas être « au top » en permanence. Ne vous mettez pas la pression.
Voir, entendre , nommer vos émotions permet de calmer le jeu, de baisser d’un cran la pression : je suis triste, je suis en colère , j’ai peur…
La rumination mentale, c’est épuisant. Ressasser sans cesse, c’est épuisant. Anticiper anxieusement, c’est épuisant.
Et votre corps vous le fait savoir par des douleurs: une tendinite à l’épaule, une sciatique, une cystite ( tous les « ite » , toutes les inflammations); par des « accidents » : une chute, une entorse, une fracture…
Acceptez votre état émotionnel et récupérez l’énergie que vous avez mis à lutter contre.
- Comprendre le message.
Une fois que vous avez accueilli l’émotion, demandez-vous quel est votre besoin derrière ?
Je dois renoncer à l’image de moi forte et efficace tout le temps ; cela me rend triste car c’est l’image que je souhaite renvoyer à moi-même et aux autres.
Je suis en colère car je ne me sens transparente et pas écoutée lorsque je parle (au travail, dans le couple, la famille…), pas respectée dans ce qui est important pour moi ( l’écoute, la droiture, ma liberté, la façon dont je conçois mon travail…)
J’ai peur de ne plus être aimée, reconnue si je n’agis pas ou je ne corresponds pas à ce que l’on attend de moi.
Lâcher-prise, c’est aussi lâcher ce sur quoi je n’ai pas de prise ; pas de maîtrise. Ce que je ne peux contrôler.
- Ainsi, je ne peux à l’évidence contrôler totalement :
– la santé, la maladie, la mort,
– le passé,
– les autres : ce qu’ils pensent, disent, décident …
– la météo, les événements dans le monde ( accidents, guerres…), l’état de la planète…
- Par contre, j’ai la maîtrise :
– de mes actes, de mes pensées, de mes paroles
– de ma compréhension des choses, de mes décisions, de mes choix,
– de la gestion de mes émotions,
– de mon comportement, de mon évolution,
– du choix de mes amis et des personnes qui partagent ma vie…
Le plus dur étant de savoir faire cette part des choses; savoir dans quelle mesure je peux agir ou non.
Je peux décider par exemple :
– d’arrêter les ruminations ,
– d’arrêter de me juger, et de juger les autres
– d’arrêter de mal me parler,
– d’arrêter de brutaliser mon corps…
Je peux décider :
– de prendre soin de moi par une alimentation saine, une activité physique régulière
– de programmer dans ma journée des instants « plaisir » : prendre le petit déjeuner que j’aime sans courir, écouter de la musique, lire, danser, balader en nature, partager des moments sympas avec ceux que j’aime, me faire cocooner avec un massage
– de me sentir capable de m’adapter aux changements et de rester zen
– d’exprimer posément mes ressentis et d’être force de proposition si besoin
Pour apaiser les tensions et retrouver un équilibre.
La Sophrologie est justement une méthode pour harmoniser les sensations physiques, le mental et le coeur.
Et développer ou retrouver ses capacités, ses ressources.
Revenir à l’ici et maintenant vous permet de prendre ce recul nécessaire.
Pour le lâcher-prise, je vous propose cet exercice que vous pouvez faire le soir par exemple, à la fin de votre journée:
- Dans une position confortable, assise ou allongée, après un temps d’observation de votre respiration spontanée, inspirez profondément, tranquillement.
- Puis, visualisez toutes les tensions, les émotions désagréables, les blocages qui vous viennent à l’esprit regroupées dans une boule de bowling.
- Inspirez amplement et voyez-vous saisir cette boule et la lancer de toutes vos forces sur les quilles de la piste en soufflant. ( ou faites le geste en réel; sans vous démancher le bras)
- Voyez-la s’éloigner de vous, prendre de la vitesse.
- Elle roule avec force sur les quilles, les dégomme toutes et chute dans au fond du trou au bout de la piste. La boule est évacuée dans des conduits jusqu’à la terre qui va transmuter ce qu’elle contient.
- Redressez-vous.
- Ressentez votre bras, votre dos plus souples.
- Appréciez votre respiration plus ample, plus tranquille.
- Ressentez comme vous vous sentez plus légère.
Faites à votre rythme, tranquillement. Plusieurs fois si besoin.
Comment vous sentez-vous ? Dans votre corps ? Dans votre tête ?
Au minimum, vous avez relâché un peu de tension dans tout votre corps.
C’est une ressource . Facile à pratiquer; à disponibilité; pratiquement n’importe où.
Voilà pourquoi j’aime exercer ce beau métier de sophrologue; à l’écoute attentive et bienveillante des ressentis, des craintes et des besoins; pour pouvoir proposer ensuite une séance, un parcours.
Pour la gestion du stress, pour les problèmes de sommeil ou la confiance en soi…
Voilà ! J’espère que cette lettre vous aura été utile en cette période particulière.
Coeurdialement
Marie-Françoise