Ca y est : cela fait plusieurs jours que cela nous a été imposé ; le confinement maximal est obligatoire, à part certaines catégories de personnel ( santé, alimentation, banque, réparations, transporteurs…)
Si nous le pressentions, cela a été quand même une annonce inédite en France.
Chacun de se demander qu’est-ce que cela allait changer pour lui dans sa vie quotidienne….
Chaque entreprise de se demander que faire pour protéger ses salariés et faire tourner à minima la boîte pour ne pas trop perdre trop d’argent….
Je ne sais pas pour vous ; mais moi, passé le temps de me renseigner sur les textes officiels et le temps d’attente de recevoir les directives de mon employeur ( rester chez moi si ma présence n’est pas indispensable à la bonne marche de mon service pour les premiers jours), je suis restée à l’écoute de mes émotions.
Je suis infirmière et je sais que la situation est grave: le nombre de patients touchés ne doit pas excéder la capacité des hôpitaux à les recevoir et les traiter. Les plans de d’accueil des patients contagieux ou en grand nombre existent à l’avance, suite aux expériences des crises sanitaires antérieures. Mais ils ont leurs limites et c’est pourquoi c’est important de faire chacun notre part pour éviter la propagation particulièrement rapide de ce virus. Et ce, en respectant au maximum, les consignes de lavage de mains , de confinement maximal. Nous savons également que ce sont les personnes les plus fragiles, de par leur âge ou pathologie chronique sous-jacente qui résistent le moins bien; alors que pour les autres, l’infection passera tout à fait inaperçue, comme un mal de gorge, une toux sèche qui passent en quelques jours, parfois sans fièvre.
Les hôpitaux continuent de recevoir les autres patients qui ont besoin de soins; dans des parcours différents.
Donc, le pays s’organise pour recevoir et traiter au mieux les patients qui ont besoin de soins.
Les médecins biologistes et infectiologues partagent les données des autres pays en matière d’actions et de traitement efficaces. Les avancées se font petit à petit, les observations se recoupent et évoluent; ce qui fait qu’effectivement, nous avons du mal à repérer ce qui est considéré comme vrai au jour le jour et peut vous sembler perturbant. La médecine n’a jamais été une science exacte ….Mais ce n’est pas la peine non plus de vous brancher sur la radio ou BFM en continu : cela a plus un effet anxiogène, de ne diriger vos pensées que vers cela, que l’inverse; en tout cas pour moi, ça l’est 😉
Nous savons également, par expérience, que les épidémies suivent un processus : nombre de cas exponentiel jusqu’à un pic où il décroit ensuite pour disparaitre; dans un temps variable.
C’est donc, une question de temps; une course contre la montre qui nécessite la coopération de tous. Chez nous, le pic maximal n’est pas atteint.
Je suis restée quelques jours dans un flottement, un peu désorientée de ne plus avoir à courir, à aller travailler ( pour l’instant), de ne plus avoir notre petite fille à garder, ne plus pouvoir recevoir à mon cabinet…
J’ai pris des nouvelles de ma famille, de mes amis, de mes voisins : m’assurer qu’ils avaient compris l’importance des consignes ; qu’ils avaient ce qu’il leur fallait pour un certain temps; répondre à leurs questionnements, exprimer nos émotions, nos ressentis…J’avais du temps pour rester au téléphone ; quel luxe 😉
Et puis je me suis demandée que faire de tout ce temps libre à présent, face à moi-même, et mon conjoint…
Je me suis tournée vers la pyramide des besoins de Maslow:
- Besoins physiologiques :
ok, j’ai des denrées dans mes placards; de l’eau au robinet; du temps pour me re-po-ser ( j’ai pas mal dormi les premiers jours); moins de pollution de l’air ( super !); je peux toujours courir, sauter, danser dans mon appartement, ou faire le ménage de printemps ( super pour perdre les calories et faire briller mes vitres, chasser les poussières..).
Le ravitaillement est assuré; je peux sortir pour cela. Les magasins sont approvisionnés.
Les voisins s’entraident , en respectant les distances de sécurité.
Et vous ?
2. Besoins de sécurité :
J’ai un toît au-dessus de ma tête; je ne me sens pas particulièrement sujet à risque et, pour l’instant, je suis chez moi : pas de contamination possible ou sinon je prends les précautions sanitaires élémentaires.
Il y a des choses que je n’ai aucun moyen d’influencer : mes proches vont-ils développer , être plus ou moins gravement touchés ?
Pour l’instant, je reste dans le présent ; je n’anticipe pas de scénarios; je ne laisse mon mental s’emballer (un des quatre accords toltèques).
Je m’ancre, minute par minute, dans mon présent. » A chaque jour suffit sa peine » dit l’adage. Je suis consciente dans chaque geste de ma journée ; même ma respiration.
Si je suis malade, ou responsable dans ma famille d’une personne malade, je suis attentive à mes besoins, à ses besoins; je respecte les consignes données par le médecin.
Et j’utilise les ressources dont je dispose : sophrologie, yoga, mantras, prières, massages, huiles essentielles, informations ( à condition de les vérifier)….pour canaliser mes émotions de crainte.
Je me tourne vers ce qui m’apporte de la joie : créativité, lecture, dessin, observer mes plantes pousser ( le jasmin est plein de fleurs blanches qui embaument sur la terrasse), danser, cuisiner, inventer des recettes, des jeux avec les enfants, nettoyer la maison, échanger avec mon mari, mes amis….
Nous le savons : le moral est un facteur important pour la santé.
Et vous ? Quelles sont vos ressources ? Quelle créativité avez-vous développée ?
3. Besoins d’appartenance :
Pas de problèmes : ma famille, mes amis, mes collègues n’ont pas disparu de la circulation. Seulement, pendant un certain temps, je ne peux pas les voir, leur parler en direct, les serrer dans mes bras.
C’est pro-vi-soire !
Heureusement, le téléphone, facetime ….existent. Je n’ai jamais été aussi contente de cette technologie; et ceux qui me connaissent savent combien je râle après ces téléphones vissés dans la main ou à l’oreille !!
Je profite de ces moments partagés avec les enfants, mon conjoint…..sans courir !
Même plus: je me sens habitante de la Terre, au même titre que tous les humains, regroupés face au même souci.
Et vous, comment le vivez-vous ?
4. Besoin de reconnaissance :
Je n’ai pas changé depuis cette annonce. Je suis restée fidèle à mes valeurs, à ce qui est important pour moi. Je cherche comment « servir » ma famille, mes amis, mes clients…
Je communique davantage avec mon mari ; nous échangeons nos points de vue.
J’observe, curieuse et reconnaissante, toutes les initiatives pour communiquer, partager, améliorer notre quotidien dans cette situation particulière. Et il y en a !!
Les humains sont capables du pire comme du meilleur; lequel est-ce que je choisis de voir ?
5. Besoin d’accomplissement :
Maintenant que j’ai plein de temps, comment est-ce que je peux avancer dans mon développement personnel, dans ma famille, dans mon entreprise ?
Est-ce que le télétravail, si c’est le cas, me convient ? Plus d’embouteillages, horaires à convenance…
Quelle autre forme de communication je peux développer ? C’est le temps de m’intéresser aux systèmes de videoconférence pour mon cabinet…
Qu’est-ce que je peux préparer, anticiper pour le retour à la normale ?
J’ai plein de lectures, de travaux en retard…
C’est le moment de me faire un petit programme, équilibré dans la journée avec un peu de nécessaire, un peu de loisirs, un peu de relationnel, un peu de travail….sans se mettre la pression. Dans les conditions auxquelles vous êtes soumis(e) et que vous ne pouvez pas changer dans l’immédiat.
Accepter ce que je ne peux pas changer
Vous l’avez compris, notre aptitude à nous adapter,
notre regard sur la situation fait toute la différence.
Si, toutefois, vous aviez encore de l’anxiété, de la peur, je vous propose trois exercices de sophrologie , que vous pouvez suivre en audio ci-dessous:
-
Juste « être attentif(ve) » à sa respiration.
Là, à l’instant, sans changer quoi que ce soit, observez votre respiration.
Où se situe-t-elle ? A quel rythme ? Quelle amplitude ?
Sentez le passage de l’air frais dans vos narines, dans la gorge ; sentez votre poitrine se soulever, vos poumons se développer . Imaginez l’oxygène se diffuser à tous vos organes, à chacune de vos cellules. Il apporte l’énergie nécessaire à leur bon fonctionnement , jour et nuit , de façon automatique.
Observez dans votre corps si quelque chose change; ou pas. Si vous avez des ressentis particuliers dans certaines zones; ou pas.
Accueillez chaque organe: cerveau, 5 sens, thyroïde, coeur, poumons, organes digestifs, génitaux ; chaque système: osseux, ligamentaire, musculaire, vasculaire, nerveux, immunitaire. Tels qu’ils sont, à cet instant.
Gratitude à ce fabuleux ensemble qu’est notre corps ; de la tête jusqu’au bout des pieds. Qui matérialise notre présence sur le sol, en ce monde.
Sentez votre cage thoracique , quand elle s’abaisse . L’air , un peu plus chaud qui est expulsé par la bouche ou le nez. Il évacue tout le gaz carbonique pour permettre de recharger en oxygène.
Observez, à votre rythme, votre respiration. Là; à cet instant. Sans jugement.
Juste accueillir le va et vient, comme un bercement régulier.
En laissant passer les idées, les images, les pensées qui peuvent arriver ; sans vous y arrêter.
Continuez tant que cela vous est agréable…..
Lorsque c’est suffisant pour vous, laissez cet exercice.
Votre respiration reprend son rythme, automatique.
Prenez le temps d’apprécier, d’accueillir votre corps, votre mental, et votre coeur à cet instant.
Ressentez la paix, le calme . Laissez monter un sourire à vos lèvres. Vous êtes bien……
Voilà ! Pendant toute cette expérimentation, vous étiez là,
à l’instant présent.
Pas plus difficile que ça !!
Qu’est-ce que vous en dites ? Partagez vos commentaires !
2. Je suis stable ; je suis ancré(e) : l’hémicorps
Je vous propose cet exercice dynamique.
Installez-vous confortablement dans la posture debout : pieds étalés sur le sol, genoux ni tendus, ni pliés ( comme si vous vous asseyiez en descendant de 2 cm), hanches à l’équilibre, dos droit, épaules et bras relâchés, tête et cou en rectitude, sans tension.
Prenez quelques instants pour revenir à votre respiration telle qu’elle est là, maintenant.
Puis, en prenant une grande inspiration, vous montez un bras vers le ciel, en le tendant , sans forcer, en tension douce ; vous imaginez aller chercher l’énergie du ciel. Et, en même temps, vous enfoncez la jambe opposée dans le sol et imaginez que votre jambe se prolonge par des racines et s’ancre dans le sol.
La tension dans vos membres, dans votre colonne doit rester agréable et confortable.
Vous en profitez pour étirer votre colonne, lui redonner de l’espace, agréablement, confortablement.
Vous pouvez, si cela vous est agréable, bloquer poumons pleins quelques secondes.
Puis , en expirant doucement, vous redescendez le bras tranquillement et relâchez la tension dans la jambe.
Prenez quelques instants pour » faire le tour de la maison », à l’écoute de vos ressentis dans vos différentes parties du corps. Est-ce que cela a changé quelque chose ? ou pas. Accueillez …
Comment vous sentez-vous sur vos deux jambes ?
Puis, vous le pratiquez encore deux fois, tranquillement, en prenant le temps; en conscience ; du même côté. Avec un temps d’accueil entre chaque.
Puis, vous changez de côté bras et jambe.
Etirez agréablement le bras vers le ciel ; allongez agréablement votre colonne ; enfoncez fermement votre jambe dans le sol avec l’inspiration.
Etirez en statique ou en dynamique, comme vous le sentez ; ressentez la joie de mobiliser en douceur, agréablement votre corps, de sentir qu’il répond, de vous sentir vivant , à cet instant, relié(e) à vous-même….
Allez chercher l’énergie du ciel et la force, la stabilité dans le sol.
Entre chaque mouvement d’étirement, prenez quelques instants pour observer, accueillir toutes les sensations de votre corps.
Lorsque vous avez étiré 3 fois l’autre côté, sans forcer, toujours agréable pour vous, dans le respect des limites de vos articulations ce jour, sans jugement, prenez quelques instants pour accueillir toutes vos sensations.
Comment ressentez-vous vos bras, votre dos, vos jambes ?
Comment vous sentez-vous sur le sol ?
Vous êtes en équilibre, stable, ancré(e)….
Cet exercice vous a plu ? Je l’aime beaucoup ! Et vous ? Dites-le moi en commentaire !
3. La « douche » de confiance :
Cet exercice peut se faire en réel, lorsque vous êtes sous la douche ; ou en visualisation : votre cerveau ne fait pas la différence 😉
En posture debout, confortable. Pieds largement étalés sur le sol, genoux déverrouillés ( ni tendus, ni trop pliés), hanche à l’équilibre, dos droit, étiré agréablement comme par un fil au sommet de votre crâne, cou et tête dans le prolongement, sans tension inutile.
Prenez le temps de vous installer dans la posture.
Prenez le temps de quelques respirations en conscience ; votre respiration en tranquille va-et-vient, inspiration-expiration; tranquille….
Puis, bien reliée à vos perceptions corporelles, visualisez une douche chez vous, ou une douche en extérieur, pour quoi pas, réelle ou imaginaire; une pluie d’eau sous une cascade; un jet qui vous arrose comme en été dans le jardin avec les enfants, les amis.
Voyez le lieu : les couleurs, les formes qui vous entourent…
Entendez peut-être les sons qui vous parviennent : peut-être les oiseaux dans les arbres, le son de l’eau qui coule, peut-être des personnes qui jouent, discutent pas loin…
Peut-être des odeurs, des parfums vous parviennent-elles….Laissez venir à votre conscience ce qui vient, là, maintenant…
Peut-être avez-vous un gout particulier dans la bouche, le goût de cette eau qui vous rafraichit, vous hydrate ; cette eau indispensable à la vie…
Vous êtes dans un lieu agréable.
L’eau tombe agréablement sur tout votre corps , à température idéale…..
Elle coule sur tout votre corps ; vous sentez le chemin des gouttes sur votre tête, votre visage, votre torse et votre dos, vos épaules et vos bras, votre ventre, vos jambes….Apaisante, purifiante….
Cette eau emmène avec elle les soucis, les doutes, les craintes, les questionnements…
Petit à petit, vous laissez tomber à vos pieds, toutes les tensions, les émotions négatives inutiles….
Petit à petit, cette eau vous apporte calme et confiance….
Ressentez dans votre corps, dans votre coeur, dans votre esprit le calme qui s’installe ; la confiance.
Prolongez autant que vous le souhaitez cet instant de plénitude, reliée à vous-même. Vous reprenez force et confiance….
Et lorsque c’est suffisant pour vous, revenez doucement au lieu présent.
Accueillez toutes vos sensations, sans jugement, avec bienveillance…..
Vous êtes prêt(e) pour une nouvelle journée, calme et stable, solide !
Si cet exercice vous a plu , dites-le moi en commentaires ! merci !
Pour conclure, je dirai que chacun de nous vit le confinement (ou pas pour ceux qui travaillent) dans des conditions différentes.
L’idée est d‘accepter la situation, de ne pas être en résistance.
Garder son énergie pour agir raisonnablement et en faire un moment positif, agréable tant qu’à faire.
Alors, pour vous ? Comment cela se passe-t-il ? Comment vivez-vous ce moment si particulier ?
Je vous souhaite force, joie et confiance.
Prenez soin de vous et des autres. Cela n’a jamais été aussi important qu’en ce moment.
Marie-Françoise ,
Artisane de Paix Intérieure