Vous vous sentez tendue, crispée, irritable, fatiguée. Coup de fatigue ou véritable stress ? Comment faire la différence ?
Le stress est un mot beaucoup utilisé. Je vous propose aujourd’hui de revenir sur la définition du stress , les symptômes et l’évaluation du niveau de stress. En le listant, en le chiffrant.
Pour faire le point si vous sentez que votre forme n’est pas au mieux et vérifier que vous n’atteignez pas de limites insupportables.
1.Définition :
Le terme « stress » est passé dans le langage courant pour désigner ou décrire une situation ou un état, le plus souvent négatif, dans lequel nous nous trouvons dans notre vie sociale, affective ou professionnelle.
Je suis tendu(e), je me sens fébrile, j’angoisse, je rumine sans cesse, j’ai une boule au ventre, mal au dos, je suis nerveux(se), je ne suis pas tranquille, je dors mal : je suis stressé(e)…
Mais aussi le facteur déclencheur de cet état : tout changement professionnel, familial, sentimental, physique que vous vivez comme une agression, un conflit .
Le deuil est considéré comme le premier en ordre d’importance, un déménagement, la maladie, l’ absence de communication dans un couple, avec ses enfants, la promiscuité , mais aussi le mariage, une naissance,une promotion …
En le replaçant dans le contexte environnemental, social et politique.
Voyez le classement des pays où les habitants se disent les plus heureux, les moins stressés.
A l’origine du mot
On lui attribue plusieurs origines : du latin » stringere » = rendre raide, serrer, presser;mais aussi de l’anglais « stress », repris de l’ancien français »destresse »= détresse.
Ce terme est utilisé en 1940 dans les lois physiques de la mécanique ( loi de Hooke) où stress désigne un poids, une tension , une charge ou un effort qui, agissant sur un corps, provoque sur ce corps une tension qui peut se transformer en déformation.
Le docteur Hans SELYE (1907-1982), endocrinologue canadien d’origine hongroise, va s’y intéresser dans ses travaux et le définir en 1956 comme un syndrome d’adaptation; c’est – à-dire l’ensemble des modifications qui permettent à un organisme de supporter les conséquences physiopathologiques d’un changement dans son environnement, vécu comme une agression.
L’individu doit sans cesse au quotidien, s’adapter aux modifications de son environnement.
Pour s’adapter à une modification de son environnement c’est le cerveau reptilien, le plus ancien dans notre évolution, le responsable de notre sécurité et de notre intégrité qui déclenche automatiquement :
-des modifications psychologiques :
Il déclenche l’alerte , nous met en vigilance maximale , mémoire et réflexion aiguisées. Tous les sens aux aguets pour être prêt à réagir.
Si, en vous approchant d’un groupe de personnes, de loin, vous entendez des voix fortes, vous percevez sur les visages des expressions agressives, des gestes larges et vifs, votre cerveau reptilien, -certains l’appelleront instinct-, vous intimera de passer loin de ce groupe et de surveiller ce qui s’y passe…
– des modifications physiologiques :
Il déclenche des réactions en chaîne, par les productions hormonales, telle l’adrénaline : votre respiration s’accélère, votre rythme cardiaque s’accélère, vous commencez à transpirer, vos muscles se tendent., vos pupilles s’agrandissent …
C’est le rôle du cerveau reptilien, sa fonction : alerter et préparer la réaction face au danger.
L’ accélération du rythme respiratoire permet de charger en oxygène, en énergie.
L’accélération du rythme cardiaque permet de pomper et d’amener l’oxygène aux muscles.
Les muscles sont mis en tension pour répondre avec un maximum de puissance.
Les pupilles sont dilatées pour une meilleure vision.
Pour vous préparer à la fuite ou au combat .
La troisième alternative étant de ne plus bouger, de nous immobiliser. C’est la sidération. Cette alternative a pu nous sauver la vie face à un mammouth par exemple, en privilégiant le camouflage.
– Il n’y a plus de mammouth 🙂 . Mais notre cerveau reptilien assure toujours sa fonction et réagit immédiatement en cas de danger.
Donc, notre corps sait réagir aux changements dans notre environnement, aux évènements.
Mais cette capacité de résistance au stress est limitée dans le temps.
2. Bon stress, mauvais stress .
– On parle de bon stress lorsque niveau de tension est adapté à la situation et l’action efficace. Il sert à nous alerter et réagir.
Quand par exemple, un mouvement dans votre champ visuel vous a alerté et fait stopper alors que vous alliez traverser la rue, vous évitant ainsi d’être percuté par un vélo ou une voiture.
La réaction est efficace et limitée dans le temps. La situation redevient « sécure »; l’organisme peut alors entrer en phase de récupération.
–On parle de mauvais stress lorsque les facteurs de stress sont intenses, s’accumulent ou se prolongent.
Le niveau de tension devient disproportionné ou soutenu et épuise l’organisme .
Il développe alors différents symptômes que nous allons voir ci-dessous. Dans le langage courant, c’est plutôt celui-là que nous évoquons.
3. Symptômes du stress; comment repérer les signes du stress ?
Le stress persistant peut s’exprimer sous plusieurs formes, variables selon les individus, en nombre et en intensité.
- Les symptômes physiques :
Des tensions musculaires ou articulaires , douloureuses apparaissent.
Avez-vous remarqué comme nous tendons les épaules, les mâchoires ou les poings dès qu’il y a un problème ?
D’où les nuques, les épaules, les dos, les mâchoires douloureux.
A repérer rapidement avant qu’ils ne deviennent chroniques !
Lors d’une période de difficultés organisationnelles au travail, où je ressentais une grosse pression pour boucler les tâches, j’ai réussi à me bloquer l’épaule gauche. D’abord avec une tendinopathie, très douloureuse; puis une capsulite ou « épaule gelée ». Les douleurs sont importantes, même la nuit. Je ne le souhaite pas même à mes ennemis 😉 ; et surtout invalidantes ( c’est là qu’on s’aperçoit que ce n’est pas facile, les gestes du quotidien avec un seul bras : s’habiller, éplucher des légumes, étendre le linge, conduire…)
Des problèmes digestifs , des maux de tête, une baisse immunitaire(rhumes, infections urinaires à répétition), des troubles du sommeil, de l’appétit, des troubles cutanés, des vertiges .
» J’en ai plein le dos . Ca me prend la tête. Ca ne passe pas. Je n’en dors plus. « .
Cela vous parle ? Vous vous y retrouvez ?
- Les symptômes émotionnels :
Irritabilité, anxiété, fatigue mentale, déprime se développent.
» Je suis fatiguée, épuisée »
En êtes-vous là ?
- Les symptômes mentaux :
Ruminations, inquiétude constante, pessimisme, difficultés de concentration, hyperémotivité.
» Je n’arrive plus à aligner deux idées à la suite. Je vois tout en noir. J’ai les larmes faciles »
- Les symptômes comportementaux :
Hyperactivité, éparpillement, agressivité, troubles alimentaires ou recours à des substances énergisantes au départ, et toxiques à long terme (café, vitamines, tabac, alcool, drogues …), isolement :
« J’ai des réactions excessives ; je vois bien que ce n’est pas mon état normal »
A noter que les symptômes sont progressifs suivant l’intensité des facteurs stressants .
Une contrariété peut déclencher un mal à la tête ou des troubles digestifs passagers.
Un facteur perçu comme plus important et chronique peut provoquer des troubles physiopathologiques graves : douleurs chroniques, maladies inflammatoires tel le diabète , un ulcère , de l’hypertension, infarctus du myocarde ou maladies auto immunes : allergies, asthme, lupus, arthrite… pouvant mettre gravement votre santé en danger.
3. Le Burn out :
Le burn-out est quant à lui lié à un épuisement physique, émotionnel et mental lié au milieu professionnel.
« Je me sens « vidé(e) , en perte d’énergie; de façon chronique. »
Le repos habituel ( sommeil, week-end, vacances) ne compense pas cette perte d’énergie.
Je me désengage de son travail, je deviens négative.
Je n’arrive plus à faire face, je me sens inefficace, en inéquation avec mon travail .
Sous le coup de la fatigue chronique, j’ai du mal à me concentrer et j’ai peur de commettre des erreurs.
Je ressens une perte de sens importante.
Je me dévalorise.
Je me sens dans une impasse.
Des échelles spécifiques, telle la MBI : Maslach Burnout Inventory sont utilisées pour le dépister.
Il touche essentiellement des personnes pour lequel le travail est important et s’impliquent fortement.
Le sens donné au travail est important.
Vous devez dépister le burn-out qui est très grave. Pour vous ou pour une connaissance car souvent la personne impliquée ne prend pas conscience de la gravité de son état.
Ce sont plutôt les collègues, amis, proches qui vont observer la dégradation physique, mentale et émotionnelle et s’en inquiéter.
Et lui conseiller d’aller voir un médecin , lui conseiller de se faire aider.
D’où l’importance d’écouter, de reconnaitre les signes et de consulter son médecin traitant si les signes persistent durant plusieurs mois.
4. Evaluez votre niveau de stress
Cliquez sur le lien ci-dessous pour évaluer votre niveau de stress.
L’idée étant de prendre conscience des symptômes que vous ressentez ; leur nombre, leur intensité.
En les listant, vous les chiffrez, c’est plus parlant !
Car, pour tout un chacun, même si l’on sait que la fatigue nous prend dès le matin, que la récupération est faible lors du sommeil ou des week-ends, que la situation ne peut pas durer comme cela longtemps, il est difficile d’admettre que ces signaux nous indiquent un danger, qu’ils sont une somme d’alertes pour nous indiquer de réagir, de changer quelque chose dans notre façon de vivre, devenue insupportable.
Alors, prêt(e) pour le test ? Cliquez ci-dessous :
Inventaire de ses symptômes de stress
Autorisation : Jacques Lafleur, psychologue et Robert Beliveau, médecin . Tiré du livre : les quatre clés de l’équilibre, Les éditions Logiques, 1994.
Alors ? Aviez-vous évalué votre niveau de stress au juste niveau ? Est-ce que cela vous fait réaliser la gravité ou non des symptômes ?
Donc, d’abord : estimer la gravité de la situation.
Pour, ensuite :
5 . Passer à l’action, envisager les solutions :
- listez les ressources intérieures à votre disposition : sur laquelle de mes qualités ou capacités je peux m’appuyer ?
J’ai une faculté de récupération rapide; mais je ne dois pas en abuser.
J’ai une qualité d’organisation. Comment je peux revoir les priorités ? M’organiser mieux ?
J’aime manger et cuisiner. Quels repas, quels plats préparer , quels aliments choisir qui vont m’apporter vitamines, oligoéléments et autres éléments qui vont renforcer ma résistance physique et nerveuse ?
Je suis bienveillante envers les autres. Mais est-ce que je le suis pour moi ? Est-ce que je ne me mets pas trop la pression ?
Je vois que je m’épuise. Je respecte la durée et la qualité du sommeil qui m’est nécessaire et que je connais. Je me préserve pour n’en faire pas trop.
Je sais quels petits moments m’apportent du plaisir : me poser boire un thé tranquille, aller marcher 20 minutes, appeler une copine, aller faire du sport, me faire masser, jouer avec les enfants, bouquiner un peu, écouter de la musique….Je m’assure de me les procurer, en conscience, chaque jour, pour me ressourcer.
- voyez autour de vous qui peut vous aider : une amie peut, à tour de rôle, aller chercher les enfants; quelqu’un de votre famille peut venir vous donner un coup de main avec l’intendance( course, repas, lessives..), vous libérer un peu de temps pour vous.
- Comme vous avez la tête dans le guidon, vous ne voyez pas forcément comment vous sortir de cette situation épuisante.
Votre médecin traitant peut évaluer avec vous votre état général et vous proposer des traitements provisoires.
Un thérapeute , psychologue, naturopathe, sophrologue ….peut vous accompagner , avec des méthodes douces à passer ce cap difficile avec un accompagnement bienveillant et efficace.
Conclusion :
Nous avons vu comment a été défini le stress ; quels en sont les symptômes.
Vous avez pu évaluer votre niveau de stress, en listant vos symptômes, en les chiffrant en nombre et en intensité.
Quelle est votre conclusion ? Cela correspond-il à l’idée que vous vous en faisiez ?
Quelle prise de conscience pour vous ?
Avez-vous besoin de vous faire aider ?
Il y a un moment où, ponctuellement, se faire aider permet de sortir la tête de l’eau.
Pour moi, ce sont les pratiques de la sophrologie qui m’ont aidée à dépasser ma déprime, mon découragement, ma démotivation ; et à repartir sur de bonnes bases , ancrée sur mes valeurs, confiante en mes capacités, les idées claires sur mes objectifs à court, moyen et long terme.
Et vous ? Où en êtes-vous ?
Cet article vous a-t-il aidé(e) ?
Partagez-le en commentaire. J’ai hâte de vous lire !
Et Prenez soin de vous ; vous êtes sur la bonne voie !