Bonjour
Avez-vous eu l’occasion de vous trouver en Amérique latine lors de la fête des morts ?
Je souhaitais partager avec vous cette expérience car cette fête est vécue si différemment que par chez nous.
Nous étions au Chili pour un voyage découverte en famille au pays des alpagas et des vigognes, lorsque nous avons découvert un cimetière dans un petit village de la Cordillère des Andes.
Quelle n’a pas été notre surprise de découvrir toutes ces tombes fraîchement peintes en blanc, toutes simples, ornées de guirlandes de fleurs multicolores en papier volant au vent ! Le contraste entre le blanc réfléchissant la pâle lumière du soleil et les fleurs colorées dansant joyeusement dans le vent nous a tout de suite sauté aux yeux ! Nous étions loin des tombeaux sombres et rivalisant de grandeur des cimetières de ma connaissance…
Le cimetière s’était mis en beauté ; il était prêt pour le jour des retrouvailles.
Dans notre culture familiale, le jour des morts est l’occasion d’aller se recueillir sur la tombe de nos disparus ; nous nettoyons les abords et apportons des fleurs fraîches de chrysanthèmes. Nous le faisons avec respect et sérieux.
Le jour des morts, « dia de los muertos« en Amérique latine est également fêté le 2 novembre le lendemain de la Toussaint.
C’est réellement un jour de fête ; au sens joyeux du terme.
Chaque famille, vêtue de ses habits du dimanche, vient passer un moment, au déjeuner sur la tombe de ses défunts. Elle a préparé les plats de fête, les plats préférés de ses défunts, comme s’ils passaient exceptionnellement ce jour avec eux.
C’est l’occasion d’évoquer les souvenirs de famille, de rire, chanter, et danser. La musique est également présente, gaie.
Cela évoque pour nous l’ambiance d’une kermesse, toutes générations confondues. Les enfants courent joyeusement sur les tombes; les adultes discutent, partagent le déjeuner , se hélant dans les allées. Les fleurs colorées sont partout, vives, légères dans le vent.
Tout le village est présent.
Je dois avouer que cette évocation, dans la joie et la tranquillité, des disparus familiaux m’a beaucoup plu.
Par sa simplicité. La mort est un processus naturel et elle est acceptée comme telle; elle n’est pas effrayante.
Je ne sais pas si dans tout le pays, les cimetières sont ainsi.
Mais je garde dans mon coeur la simplicité, la décoration des couronnes de fleurs en papier ( j’imaginais les femmes du village en atelier, les préparant ensemble) dans cette lumineuse journée de novembre, il y a de ça quelques années dans un petit village de la Cordillère des Andes sous l’oeil impavide des vigognes aux oreilles garnies de rubans multicolores….
Et vous, avez-vous une célébration particulière pour évoquer vos disparus ?
PS : Avez-vous vu le film « Coco » de Disney en 2017 ?